Pourquoi ne pas tirer des vieilles munitions

Question simple (a part l aspect collection ) pourquoi ne peut on pas tirer de vieilles munitions ?

J'aimerais comprendre

Pour info, je tire des 8 mauser russes de surplus de 1958 (achetées chez un armurier il y a 3 ans)  et pas de soucis (a part le nettoyage minutieux  de l'arme après le tir ) .

Pour illustrer , je partage des photos de munitions de 1917 en parfait état de conservation datées de 1917 soit adaptées  à mon P08
de la même époque




Pour qu'on ne crie pas au scandale, la boite ouverte l'était déjà. Elles font partie d'une vente, en "cadeau" .

Amusant de constater que les boites font 16 munitions, soit deux chargeurs pleins .

Il n'y a peut être pas de problème à tirer des vieilles munitions dans des vieilles armes (à part des problèmes de non percussion, long feu, etc...)puisqu'elles ont été conçues pour ces armes. Maintenant, je ne tirerais pas des vieilles munitions dans des armes récentes. Mais chacun prend les risques qu'il veut.

Il y a plusieurs raisons :

1. Les conditions de stockage inconnues : une exposition à des cycles de chaleur et froid peut décomposer la poudre.
2. Les conditions de stockage inconnues #2 : à force d'être secouées, mélangées,...la poudre peut se décomposer jusqu'à devenir dangereusement fine (et in fine, plus rapide)
3. La métallurgie : si les conditions de stockage furent mauvaises, l'alliage de l'étui peut être endommagé et ne pas résister à la pression. Il y a aussi des "raccourcis" dont on est parfois pas/peu conscient : l'exemple typique est celui des munitions allemandes de 1944-1945, où, par soucis d'économie, des étapes de rincage et de neutralisation des douilles furent sautés par l'industrie germaniques. Cela conduisait à une corrosion des douilles (et à une déterioration de celles-ci) conduisant à des ruptures d'étuis et ce, dès 1949, lorsque le FBI et Aberdeen Proving Grounds mirent ces caractéristiques en avant.

J'ai un bon exemple sur la déterioration de la poudre :

J'ai tiré, en mesure de pression, des "munitions anciennes" :
Pour référence, la pression nominale d'une 9mm, c'est quelque part autour de 2000-2250 Bar.

Des 9mm allemandes de 1917 : la pression atteignait difficilement 1600 Bar et virtuellement, elles faisaient déjà un long feu; même si imperceptible pour un être humain : il fallait une instrumentation électronique pour le mesurer.

Des 9mm britanniques de 1943-1944 : la pression était stupidement haute, dépassant 3000 Bar (3250 en moyenne, pour être exact...Soit presque celle d'une .308Win). La poudre s'est déteriorée et est devenue plus rapide. Tirer une telle munition dans une arme, qu'elle soit d'époque ou moderne, c'est la plus sûre route vers le ferraillage.

Long feu, raté de percussion, déchirure d'étuis,...dans une arme de valeur, c'est jouer avec le feu. Mais chacun voit midi à sa porte.

@Beckers : un Luger, c'est un chargeur de 8 cartouches; soit deux chargeurs pleins mais par 7 dans le chargeur et une dans la chambre.

gab a écrit:

Il y a plusieurs raisons :

1. Les conditions de stockage inconnues : une exposition à des cycles de chaleur et froid peut décomposer la poudre.
2. Les conditions de stockage inconnues #2 : à force d'être secouées, mélangées,...la poudre peut se décomposer jusqu'à devenir dangereusement fine (et in fine, plus rapide)
3. La métallurgie : si les conditions de stockage furent mauvaises, l'alliage de l'étui peut être endommagé et ne pas résister à la pression. Il y a aussi des "raccourcis" dont on est parfois pas/peu conscient : l'exemple typique est celui des munitions allemandes de 1944-1945, où, par soucis d'économie, des étapes de rincage et de neutralisation des douilles furent sautés par l'industrie germaniques. Cela conduisait à une corrosion des douilles (et à une déterioration de celles-ci) conduisant à des ruptures d'étuis et ce, dès 1949, lorsque le FBI et Aberdeen Proving Grounds mirent ces caractéristiques en avant.

J'ai un bon exemple sur la déterioration de la poudre :

J'ai tiré, en mesure de pression, des "munitions anciennes" :
Pour référence, la pression nominale d'une 9mm, c'est quelque part autour de 2000-2250 Bar.

Des 9mm allemandes de 1917 : la pression atteignait difficilement 1600 Bar et virtuellement, elles faisaient déjà un long feu; même si imperceptible pour un être humain : il fallait une instrumentation électronique pour le mesurer.

Des 9mm britanniques de 1943-1944 : la pression était stupidement haute, dépassant 3000 Bar (3250 en moyenne, pour être exact...Soit presque celle d'une .308Win). La poudre s'est déteriorée et est devenue plus rapide. Tirer une telle munition dans une arme, qu'elle soit d'époque ou moderne, c'est la plus sûre route vers le ferraillage.

Long feu, raté de percussion, déchirure d'étuis,...dans une arme de valeur, c'est jouer avec le feu. Mais chacun voit midi à sa porte.

@Beckers : un Luger, c'est un chargeur de 8 cartouches; soit deux chargeurs pleins mais par 7 dans le chargeur et une dans la chambre.

Toujours un plaisir d'avoir l'avis d'un expert. ( Gab, j'espère que tu ne m'oublies pas... )

J'ai pensé à te téléphoner hier...à 12hr04 :O
Et j'ai tendance à ne pas téléphoner le Dimanche. Mais je vais essayer de penser à te téléphoner demain !

Bonjour,

Et je pense qu'un collectionneur serait ravi de les échanger contre des récentes

Merci pour les réponses.

Merci a GAB pour ses explications poussées. PS J'ai corrigé l'erreur.