Bonjour,
Les évents sont des soupapes de décompression en cas de surpression de la cartouche. Les soupapes de décompression, on en trouve en cuisine sur les marmites à pression et sur les cafetières italiennes pour ne citer que ces deux exemples. Ainsi, lorsque la pression est trop forte, un échappement de sécurité se fait automatiquement.
Dans le domaine armurier, ce sont probablement les chasseurs d'Afrique qui ont été les premiers confrontés à des surpressions. En effet, une même munition avec une température de départ différente donnera une autre rapidité de combustion. Oui, on parle d'explosion, de déflagration et de détonation (dans l'ordre) mais en réalité ce ne sont que des combustions rapides, très rapides et très très rapides.
On a une quantité de combustible dans une cartouche. Si cette quantité est utilisée étape après étape, on ne dépasse pas le seuil critique de la rupture. Si on consume tout d'un coup, le pic de pression et beaucoup plus violent et il y a rupture. C'est comme une bouteille d'alcool fort, si on la boit en une semaine c'est pas comme si on la siffle en cinq minutes.
La PRESSION multipliée par la SURFACE donne une FORCE.
A PRESSION identique, une grande SURFACE générera plus de FORCE. En gros, sur une cartouche à bouteille (non ce n'est pas pour tirer sur les bouteilles) la PRESSION exercée sur la base du projectile (petit diamètre donc petite SURFACE) sera la même qu'à l'arrière de la douille qui lui connait (à l'intérieur) un plus grand diamètre donc une plus grande SURFACE. En revanche, la FORCE exercée sera proportionnelle à la SURFACE, donc moins de FORCE sur le projectile, plus de FORCE à l'arrière de la douille donc sur la culasse.
Bon, alors à quoi peuvent bien servir les évents que nous trouvons sur les carabines de qualité ?
C'est très simple, sachant que c'est le maillon faible qui casse le premier, il n'est pas nécessaire d'avoir fait de grandes études pour réaliser qu'entre de l'acier (aussi mauvais soit-il) et du laiton (aussi bon soit-il), c'est le laiton qui cédera en premier. Vu que la douille est en laiton, la suite on la connaît. Donc, si la douille rompt, les gaz sous pressions vont s'échapper car ils veulent... sortir !
OK, alors, laissons-les sortir... Mais non, certains s'obstinent encore à ne pas les laisser sortir à l'aide d'évents, et à les retenir dans une zone fermée de plus grande surface. Vu les pressions d'une cartouche (2'000-5'000 bars) ce n'est pas quelques centimètres cubes qui baisseront considérablement la pression, donc, une force ÉNORME va s'exercer sur la MÉCANIQUE de l'arme, soit la culasse et le boitier de culasse et... Kaboum.
Le système que Mark SERBU utilise est un peu équivalent à un pot de confiture. On met la cartouche, on referme et quand la douille rompt, c'est la SURFACE du couvercle qui génère une FORCE énorme qui ne permet pas au pas de vis de résister. Si il y avait des évents dans le couvercle, comme les trous qu'on y fait lorsque l'on emprisonne une sauterelle pour la ramener à la maison (on est tous des grands n'enfants), les gaz, donc le véhicule de PRESSION, pourraient alors s'échapper sans générer trop d'efforts sur le pas de vis.
On parlait de l'utilité de l'évent de cas de RUPTURE DE LA DOUILLE. Parlons de l'utilité d'un évent en cas de rupture/perforation de l'AMORCE. Et bien c'est la même chose, une PRESSION passe par un petit trou (env. 2mm) pour entrer dans une grande cavité avec de grandes SURFACE et le calcul PRESSION fois SURFACES opère encore une fois.
Pour terminer, les évents, c'est comme les air-bags, ça limite la casse mais ça ne garanti pas tout !
J'espère avoir répondu.
Semper Fidelis