Le poussoir d'assistance à la fermeture est apparu, comme l'on bien cité d'autres, avec le M16A1. C'est un modèle mis au point par Colt (Springfield Armory, juste avant sa fermeture, a mis au point une monstruosité particulièrement compliquée).
M16 Forward Assist
Il est apparu après que les GI aient rapportés des problèmes de fermeture de culasse sur leur AR-15/M-16. L'Army a insistée pour obtenir ce dispositif à l'utilité douteuse car...qui voudrait fermer une culasse sur une cartouche qui est potentiellement defectueuse et qui provoquera un problème encore plus important ? L'US Air Force, première utilisatrice des AR-15/M-16 ne voula d'ailleurs pas de ce système. L'USAF n'accepta le poussoir que lorsque Colt factura des M16 plus cher que des M16A1.
Encore aujourd'hui, le Forward Assist est d'un emploi douteux. Dans la technique d'action immédiate (le Tap-Rack), l'opérateur doit taper le chargeur dans l'arme et donner un mouvement de charge avant d'utiliser le bouton d'assistance. Si une munition est visiblement endommagée, il ne faut surtout par l'employer.
Quart d'heure historique, bonjour !
L'Army est seule responsable des problèmes rencontrés par le M16 au Viêtnam. Pas à cause de l'eau, de la boue, de l'humidité mais simplement à cause d'une mise en service raté, d'économies de bouts de chandelle et d'expédient de production:
1. l'arme a été mise en service sans kit de nettoyage, sans formation du personnel. Il faut bien réaliser qu'énormément de soldats (toujours actuellement) ne sont pas passionné d'armes à feu. Pour eux, ce fusil au design ultra moderne et fourni sans kit de nettoyage = fusil sans nettoyage. Lorsque les soldats se sont rendus compte de la nécessité de nettoyer leur fusil, les kit & baguettes de nettoyage étaient disponibles en très -trop- petit nombre.
2. Economie de bout de chandelle: l'Army voulait des fusils. Beaucoup de fusils. Enormémement de fusils...sans être prête à mettre le prix pour car le programme SPIW (un fusil à flechette à sabot) absorbait énormément de budget. Contre l'avis d'Eugène Stoner (concepteur original de l'AR-10 et qui a fortement mis la mains au design de l'AR-15), Colt a fabriqué des canons non-chromés...et les problèmes sont apparus avec des défauts d'extraction. La conjugaison d'armes non-nettoyées, de chambres en acier "brut", d'humidité...des GIs sont morts, leur M16 enrayés avec une douille vide collée en chambre. Par la suite, avec le A1, la chambre fût chromée et, enfin, l'entièreté du canon; comme spécifiée originalement dans les plans.
Project SPIW: l'arme la plus mortelle qui ne sera jamais
3. Economie de bout de chandelle #2: l'Army consommait des munitions de 5.56mm a cadence de guerre (pléonasme) et, rapidement, le lot de poudre fabriqué spécifiquement pour les 5.56mm a été consommé. Pour continuer la fabrication, le cartouchier a utilisé un lot de poudre d'artillerie de la guerre 40-45 retraité. Cette poudre ancienne produisait un dépôt de chlorate dans le canon, dans le tube d'emprunt de gaz,...partout. Cette poudre a accélérée l'encrassement des armes et les enrayages.
4. Défaut technique et expédient de production: Le M16 a été poussé "trop" vite en service, après des tests insufissament poussés et des défauts techniques ne sont apparus qu'à l'emploi:
a. Le transporteur chromé cassant: Colt maitrisait relativement mal la technique du chromage et les transporteurs entièrement chromés dévellopèrent une triste tendance à se casser à cause d'une hydrogénisation de l'acier: pendant le chromage, l'acier absorbait de l'hydrogène provenant du bain de chrome, rendant le transporteur cassant en surface.
b. Le plastique de la crosse et du garde-main: trop fin, il sera avantageusement remplacé sur le M16A2 par un polymère plus moderne et bien plus résistant.
c. L'aluminium employé: Colt employa de l'aluminium 6061T6 pour les M16/M16A1. Cette variante a été retenue car elle s'usine facilement...mais sa résistance à la corrosion est relativement faible si l'anodisation n'est pas assez épaisse. A l'époque, les standards étaient pour une anodisation fine avec les conséquences connues: des boitiers pourris par l'humidité, se cassant au niveau de la broche avant ou au niveau du tube de crosse.
d. Tolérance de fabrication: lorsque les premiers chargeurs de 30 cartouches sont apparus, ces nouveaux chargeurs refusaient d'entrer dans les premiers AR-15/M-16 dont les puits chargeurs avaient été usiné avec des tolérances plus étroites que sur les armes ultérieures.
e. Chromage des canons: pour économiser quelques $ par arme, l'Army a demandée et obtenu des canons sans chromage...
Et enfin, il faut ajouter à cela les mouvements de grêve que Colt a connu dans les années 1960 !