Depuis ce lundi, une enquête communale a démarré : le banc d’épreuves des armes à feu doit modifier son permis d’exploiter. Cet organisme d’intérêt public existe depuis le dix-septième siècle, emploie une vingtaine de personnes, et se charge de certifier, de neutraliser, ou de détruire, selon les cas, les canons, les culasses, les barillets et les munitions. L’établissement est unique dans le pays. Mais voici quelques années, des lacunes de gardiennage ont été signalées. Une loi permet désormais de délocaliser cette activité, mais elle n’a pas encore reçu un début de concrétisation.
Il est néanmoins urgent de se mettre en règle. Les autorisations sont arrivées à échéance, et c’est à titre temporaire que le gouverneur a accepté une prolongation. Le projet consiste à construire une nouvelle poudrière, en plus des quatre dépôts actuels, des trois tunnels de tirs et de la cartoucherie. Le problème de la consultation de la population, c’est que le dossier reste largement confidentiel, quant aux installations, à leurs localisations, à leurs dimensions. Il ne faudrait pas fournir de renseignements trop précis à des gens mal intentionnés. Il faut donc se contenter de maigres informations, pour apprendre que l’étude d’incidences conclut à l’absence de réelles nuisances sonores. Mais le rapport signale quand même dans les sols un dépassement des normes en matière de pollution au plomb, au cuivre et au chrome. Il recommande de mieux séparer les divers types de poudres d’une part, et d’autre part séparer l’aire de brûlage des résidus de la zone de stockage.
Pas moyen d’en savoir plus, et c’est sans doute dommage, puisqu’une visite d’inspection des pompiers, en novembre dernier, a conclu à un avis défavorable, suite à divers manquements essentiellement administratifs, "mais qui ne sont pas de nature à empêcher le maintien sur le site".
Michel Gretry
Publié le lundi 18 janvier 2021
Source :
https://www.rtbf.be/info/regions/liege/detail_le-banc-d-epreuves-des-armes-a-feu-veut-discretement-renouveler-son-permis?id=10676595