Il arrive que les armes semi-automatiques posent problèmes...à cause des munitions.
Parce qu'une arme est conçue pour fonctionner avec un type de munition bien particulier, répondant à un cahier des charges bien précis.
Mais il arrive aussi que ce cahier des charges ne soit que partiellement défini, ouvrant la porte à des interprétations spécifiques à un pays, ou à un fabricant.
Les munitions OTAN, par exemple, si elles sont du même design (la SS109, en 5.56mm par exemple, ou la M80 en 7.62x51), ne sont pas forcément interchangeables. Le "rond marqué d'une croix" signifie uniquement qu'il s'agit d'un "dessin OTAN". L'interchangeabilité, elle, existe entre les munitions de l'Alliance Atlantique et se marque sur l'emballage de la munition (le trèfle à 4 feuilles).
Si je prend la munition de 7.62x51, les Etats-Unis spécifient une pression en chambre minimum et maximum similaire à celles définies par l'OTAN. Dans les mesures de pression militaires, un évent d'emprunt de gaz est pratiqué dans le canon manométrique, afin de connaître la pression disponible pour le fonctionnement d'une arme automatique à emprunt de gaz.
Les Américains, à ce point de mesure, stipulent que la pression doit être comprise entre 600 et 850 Bar. L'OTAN stipule une "pression minimum de 560 Bar"...sans donner de valeur maximum.
Ainsi, la majorité des munitions de 7.62x51 européennes affichent une pression de 1000 Bar, bien plus que ce qui serait accepté comme munition militaire US...Ce qui explique pourquoi certains fusils, en particulier les "types AR-10", souffrent à l'emploi de munitions de surplus (je pense en particulier aux MEN et aux FN), d'une éjection beaucoup trop violente. Cette pression, particulièrement élevée, est destinée à fournir une réserve de puissance très ample aux armes automatiques mais, également, permet l'emploi de méthodes de production plus "larges".
Les Britanniques ne sont pas en reste: le L85 étant une arme souffrant d'énormément de frottement, les cartouches Britanniques L2A2 utilisent une poudre assez lente, fournissant une très importante pression à l'évent des gaz...Afin de vaincre les résistances au fonctionnement du fusil des forces armées de sa très gracieuse majesté.
Avec, en prime, le graphique de pression effectivement mesuré lors d'un tir de 7.62x51 de fabrication européenne. 3 pressions furent prises; la pression en chambre, par la méthode CIP, la pression au collet (méthode OTAN) et la pression à l'emprunt de gaz simulé (méthode OTAN). On peut y voir que la pression au niveau de l'emprunt de gaz, est-au delà de tout ce qui serait accepté par les militaires d'outre-Atlantique.